Comment 2006 dessinait notre façon de consommer le web aujourd’hui ?

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Nous sommes en février 2006 et sur la table basse du salon il y a l’hebdomadaire Les Inrockuptibles. En couverture : “Arctic Monkeys, le premier grand groupe catapulté par Internet”. 


Catapulté, ainsi est imagé le levier que représente internet pour l’émergence des talents à cette époque. Dans ce cas précis, c’est l’audience Myspace des artistes qui est à l’œuvre. En s’engageant, elle a projeté le groupe sur le devant de la scène médiatique traditionnelle et inverse – à jamais – la vapeur : la fanbase en ligne précède l’intérêt des médias.  

Il fallait s’en douter, les Simpsons proposeront une parfaite illustration de l’évolution que prendra cette tendance, et ce toujours en février 2006. Dans l’épisode My Fair Laddy on retrouve Homer utilisant son influence pour promouvoir sa marque de pantalons fétiche. L’engouement est tel que le produit finira par être porté jusqu’à Hollywood. 

À la façon d’Homer, les habitants du web influencent le mainstream, jusqu’à ce que les deux tendent à se confondre aujourd’hui. Au web dit “participatif” (ou 2.0) suivront les influenceurs et le placement de produits, voyant muter définitivement la façon de faire de la publicité. 

S’il est là question d’une influence du web vers la surface, le mois de février 2006 fera aussi émerger un phénomène entièrement digital. Le promoteur immobilier virtuel Anshe Chung, personnage sur le jeu en ligne Second Life, dépose l’entreprise “Anshe Chung Studios, Ltd.”. En fin d’année la propriétaire de cet avatar déclarera avoir franchi le million de dollars de ventes de terrains et maisons sur le jeu. Une pionnière dans la vente d’assets dans un environnement virtuel, un monde à part. 

Entre les internautes circulent médias, idées et biens, peuplant le web des viralités que ce mois de février 2006 préfigurait déjà si bien.


2006 nous présentais le web et l’industrie médiatique d’aujourd’hui.

De quoi renforcer ma conviction qu’il y a de la valeur à scruter ces projectiles du web, pour analyser les trajectoire mais surtout leur impact sur nos industries. Certains explosent en plein vol, d’autres créent des dommages irréparables. Observer les viralités c’est comprendre les imaginaires du web et regarder la façon dont on communique et vie en ligne aujourd’hui.